02 novembre 2006


Olivier Hassid dresse ici une synthèse de la situation de l'insécurité en Europe; L'auteur statistiques à l'appui présente l'ampleur de la criminalité en Europe occidentale en insistant sur son aspect protéiforme (violences politiques et crapuleuses, terrorisme...).

Attentats, trafics illégaux, émeutes urbaines... la société européenne paraît assiégée par les menaces. Une partie des Européens a peur et se sent vulnérable. Ce sentiment est renforcé par l'élargissement de l'Union européenne, parfois présenté comme la porte ouverte aux mafias d'Europe de l'Est et au terrorisme. De fait, l'Europe n'est plus perçue comme un véhicule de paix mais bien comme un espace d'insécurité. En réaction, de nombreux Européens se sont radicalisés. Le non au référendum sur le Traité constitutionnel en France et aux Pays-Bas en 2005, les votes d'extrême droite et des crimes racistes sont les stigmates d'un «malaise européen».
Un bilan objectif des problèmes de sécurité en Europe s'impose. Quelle est la probabilité d'être tué, agressé, volé, victime d'actes terroristes ? Est-on plus en sécurité chez soi ou dans la rue ? Qui sont les délinquants ? Les Européens sont-ils plus menacés ou se sentent-ils plus menacés ? Quelle exploitation est faite de ce sentiment d'insécurité ? Les nouvelles frontières de l'Union européenne favorisent-elles la criminalité ? Quels sont, en plus de la police, les nouveaux intervenants de la sécurité (Europol, opérateurs privés, etc.) et combien coûtent-ils ? Est-il plus efficace de prévenir ou de punir la délinquance ? Le prix à payer pour être en sécurité est-il obligatoirement une limitation des libertés ?