08 janvier 2007



Le troisième sommet Chine-Afrique qui vient de s’achever à Pékin, a été l'illustration de la stratégie de conquête de l'Afrique menée par Pékin. Le journaliste sénégalais, Adama Gaye explique à travers cet ouvrage les motivations et les conséquences de cette présence tous azimuts de la RPC.

Les objectifs affichés sont ambitieux, puisque Pékin promet de doubler d’ici quatre ans le montant du commerce sino-africain qui devrait atteindre 100 milliards de dollars en 2010 contre 12,39 milliards en 2002 et 39,9 milliards de dollars en 2005. La « déclaration de Pékin », instaure un véritable partenariat stratégique entre la Chine et l'Afrique. Hu Jintao a promis de doubler l’aide financière chinoise en faveur de l’Afrique avant 2009 et a pris plusieurs engagements : formation de 15 000 professionnels africains aux techniques agricoles, construction d’infrastructures médicales et doublement du nombre de bourses accordées aux étudiants africains pour venir en Chine. La Chine va également offrir cinq milliards de dollars de prêts et de crédits aux pays africains au cours des trois prochaines années.

La présence de Pékin sur le continent noir s’inscrit dans un triple objectif, diversifier ses achats en hydrocarbures, garantir son approvisionnement en minerais et accroître ses débouchés commerciaux. Pékin a commencé dès la fin des années 1990 à nouer des relations étroites avec des Etats en marge de la communauté internationale et soumis à des sanctions comme l’Angola ou le Soudan. Ces deux Etats assurent aujourd’hui de l’ordre de près de 30 % des importations en pétrole de la Chine.

Pourtant Adama gaye explique que la présence de la Chine en Afrique suscite aujourd’hui de nombreuses interrogations et risque de laisser un goût amer.
Sur le plan économique, les résultats sont mitigés. Les investissements directs étrangers de Pékin se concentrent principalement dans le secteur énergétique, ce qui aggrave la dépendance des pays producteurs d’hydrocarbures, exposés à toute variation des cours mondiaux. Et la recherche de nouveaux gisements de matières premières exacerbe également les conflits locaux, conforte les régimes autocratiques, favorise la corruption et finalement ne concourt guère au développement durable et social des nations.

Pékin devra réorienter sa politique africaine afin de permettre un développement durable du continent noir en insistant sur le transfert de technologie et les partenariats, pour ne plus considérer le continent noir comme un simple réservoir de matières premières