Cet essai de Pascal Bruckner est sans nul doute, l'un des ouvrages de philosophie politique les plus intéressant de ces dernières années.
L'auteur avec talent et dans un style vif s'interroge sur l'autoflagellation de l'Occident. Pourquoi, depuis 1945, notre continent est-il habité par les tourments du repentir et ressasse-t-il à l’envi les abominations passées, les guerres, les colonies, l’esclavage, l’impérialisme, le fascisme, le communisme ? Pourquoi vivons-nous aujourd’hui cette situation de repentance à sens unique ? L’Europe a certes enfanté des monstres mais elle a du même coup enfanté des théories qui permettent de détruire les monstres. Un réquisitoire implacable et politiquement incorrect par l’auteur du Sanglot de l’homme blanc.
Alors que les associations communataires mendient auprès de la République, subsides et excuses, Pascal Bruckner démontre que l'Occident, comme l'Amérique et l'Europe devraient redresser la tête, être fiers des valeurs.
L'auteur avec talent et dans un style vif s'interroge sur l'autoflagellation de l'Occident. Pourquoi, depuis 1945, notre continent est-il habité par les tourments du repentir et ressasse-t-il à l’envi les abominations passées, les guerres, les colonies, l’esclavage, l’impérialisme, le fascisme, le communisme ? Pourquoi vivons-nous aujourd’hui cette situation de repentance à sens unique ? L’Europe a certes enfanté des monstres mais elle a du même coup enfanté des théories qui permettent de détruire les monstres. Un réquisitoire implacable et politiquement incorrect par l’auteur du Sanglot de l’homme blanc.
Alors que les associations communataires mendient auprès de la République, subsides et excuses, Pascal Bruckner démontre que l'Occident, comme l'Amérique et l'Europe devraient redresser la tête, être fiers des valeurs.
Voici qce que Paul Paoli écrivait à propos de cet ouvrage dans Le Figaro en septembre dernier :.
PASCAL BRUCKNER a de la suite dans les idées. Voici plus de vingt ans, il dénonçait dans LeSanglot de l'homme blanc, une tendance à la contrition de l'intellectuel européen qui, accablé par des fautes qu'il n'avait pas commises, l'esclavage ou les violences du colonialisme, portait sur ses frêles épaules le faix de la honte de soi. Écrit en 1983, ce livre allait à contresens du pathos ambiant. L'époque était au slogan « touche pas à mon pote » dont la démagogie, sous couvert de « droit à la différence », allait contribuer à générer une sous-culture francophobe, qui a fait florès depuis. Avec La Tyrannie de la pénitence, essai sur le masochisme occidental, Bruckner poursuit sa critique de la jérémiade sur les « crimes de l'Occident » et enfonce le clou par un plaidoyer en faveur de l'universalisme des Lumières. Car le masochisme dont parle Bruckner, ce n'est pas seulement l'excès du repentir, qu'il qualifie de « pathologie de la dette », c'est aussi une tendance à la dénégation de nos traditions libérales et républicaines.
Pour Bruckner, les élites européennes n'ont tout simplement plus le courage d'assumer leurs héritages politiques et moraux. Notamment face à la pression venue d'un monde musulman dont les autorités appellent régulièrement les Occidentaux à l'autocritique, mais restent muettes sur les violences engendrées au nom de l'islam, par exemple la colonisation du monde berbère par le fer et le feu, ou encore cet esclavage négrier, qui précéda celui des Européens, et continua après eux : il ne fut aboli en Mauritanie qu'en 1980 !
Les certitudes limitent le dialogueUn authentique échange ne peut se développer, rappelle Bruckner, sans une capacité d'autocritique mutuelle. « Ce processus de remise en cause reste à accomplir pour l'islam, habité par la certitude d'être la dernière religion révélée, donc la seule authentique, disposant du Livre directement dicté par Dieu à son prophète. Il ne se veut pas légataire des confessions antérieures, mais un successeur qui les invalide à jamais. Le jour où ses plus hautes autorités reconnaîtront le caractère conquérant et agressif de leur foi, demanderont pardon pour les guerres saintes commises au nom du Coran, les infamies perpétrées à l'égard des infidèles, des apostats, des mécréants et des femmes, s'excuseront pour les attentats terroristes qui profanent le nom de Dieu, sera un jour de progrès et contribuera à dissiper la suspicion légitime de nombreux peuples vis-à-vis de ce monothéisme sacrificiel », écrit Bruckner.
Fleuri de formules brillantes, le livre de Bruckner butte cependant sur une difficulté. Le fait est que les militants de l'universalisme libéral croient en la supériorité du principe d'autonomie de la raison, qui a généré les droits de l'homme, quand l'universalisme musulman postule le primat de la foi sur la démocratie. Les certitudes de chacun limitent forcément la portée du « dialogue » entre laïcs et religieux, aussi bien intentionné soit-il. L'idée développée par Samuel Huntington dans Le Choc des civilisations sur la relative incommunicabilité des cultures, n'est-elle pas, ici, à prendre en compte ? Celui-ci considère que l'Occident, et notamment les États-Unis, doivent s'abstenir de prétendre « convertir » le monde arabo-musulman à ses valeurs.
Ainsi serait-il plus facile de demander, en retour, aux traditionalistes musulmans de ne plus prétendre imposer les leurs, en Occident. Il est dommage que Pascal Bruckner ne se soit pas donné la peine de discuter la thèse du politologue américain, cela aurait donné à son livre une dimension géopolitique concrète qui lui fait parfois défaut.
Pour Bruckner, les élites européennes n'ont tout simplement plus le courage d'assumer leurs héritages politiques et moraux. Notamment face à la pression venue d'un monde musulman dont les autorités appellent régulièrement les Occidentaux à l'autocritique, mais restent muettes sur les violences engendrées au nom de l'islam, par exemple la colonisation du monde berbère par le fer et le feu, ou encore cet esclavage négrier, qui précéda celui des Européens, et continua après eux : il ne fut aboli en Mauritanie qu'en 1980 !
Les certitudes limitent le dialogueUn authentique échange ne peut se développer, rappelle Bruckner, sans une capacité d'autocritique mutuelle. « Ce processus de remise en cause reste à accomplir pour l'islam, habité par la certitude d'être la dernière religion révélée, donc la seule authentique, disposant du Livre directement dicté par Dieu à son prophète. Il ne se veut pas légataire des confessions antérieures, mais un successeur qui les invalide à jamais. Le jour où ses plus hautes autorités reconnaîtront le caractère conquérant et agressif de leur foi, demanderont pardon pour les guerres saintes commises au nom du Coran, les infamies perpétrées à l'égard des infidèles, des apostats, des mécréants et des femmes, s'excuseront pour les attentats terroristes qui profanent le nom de Dieu, sera un jour de progrès et contribuera à dissiper la suspicion légitime de nombreux peuples vis-à-vis de ce monothéisme sacrificiel », écrit Bruckner.
Fleuri de formules brillantes, le livre de Bruckner butte cependant sur une difficulté. Le fait est que les militants de l'universalisme libéral croient en la supériorité du principe d'autonomie de la raison, qui a généré les droits de l'homme, quand l'universalisme musulman postule le primat de la foi sur la démocratie. Les certitudes de chacun limitent forcément la portée du « dialogue » entre laïcs et religieux, aussi bien intentionné soit-il. L'idée développée par Samuel Huntington dans Le Choc des civilisations sur la relative incommunicabilité des cultures, n'est-elle pas, ici, à prendre en compte ? Celui-ci considère que l'Occident, et notamment les États-Unis, doivent s'abstenir de prétendre « convertir » le monde arabo-musulman à ses valeurs.
Ainsi serait-il plus facile de demander, en retour, aux traditionalistes musulmans de ne plus prétendre imposer les leurs, en Occident. Il est dommage que Pascal Bruckner ne se soit pas donné la peine de discuter la thèse du politologue américain, cela aurait donné à son livre une dimension géopolitique concrète qui lui fait parfois défaut.