L'ouvrage de Pierre Péan a suscité une polémique utile. Pour la première fois, un ouvrage d'envergure relatait le rôle de la France au Rwanda en 1994. L'auteur présente une analyse qui remet en perspective clairement les acteurs et les enjeux et évite de tomber dans une approche schématique.
Noires fureurs et Blancs menteurs s’attarde donc autour de la région des Grands Lacs, en décortiquant le mécanisme de domino enclenché depuis le début des années 1990. En effet, la guerre civile au Rwanda a constitué l’amorce d’un véritable cyclone tropical emportant le régime du président Habyarimana, précipitant le renversement du Maréchal Mobutu, enfin provoquant la fragmentation de ce sous-continent africain.
Cette région des Grands Lacs a été l’une des dernières à être découverte par les Européens, dans la seconde moitié du siècle dernier. La recherche des sources du Nil, anima l’enthousiasme des principaux explorateurs de l’époque (David Livingstone, John Rowlands dit Henry Stanley ou encore Savorgnan de Brazza). Cette expression Grands Lacs se réfère naturellement aux cinq principaux lacs (Tanganyika, Victoria, Kivu, Albert, Edouard, et Kyoga) dont la superficie totale dépasse 110.000 km2.
Longtemps symbole de l’aventure et de l’exploration coloniale et synonyme de rêve, cette région des Grands Lacs, évoque désormais la haine, la guerre et la désolation. Cinquante ans après l’horreur des camps d’extermination, un même mécanisme de haine, de sadisme et d’ignorance s’est de nouveau enclenché. Cinq années avant le troisième millénaire, le coeur de l’Afrique se trouve plongé dans les ténèbres de la barbarie. Jamais les systèmes de sécurité collective ne se sont à ce point révélés inefficaces rongés par l’hypocrisie individuelle. L’hécatombe du Rwanda a suscité dans l’ensemble une certaine indifférence. Les martyrs ont surtout bénéficié de l’indigence de l’actualité estivale. Le premier acte de cette tragédie se jouera dans la guerre civile rwandaise qui verra la victoire de la minorité tutsie en juillet 1994.
Puis, afin d’asseoir son pouvoir, cette dernière entendra renverser le régime zaïrois, déjà vermoulu, du président Mobutu, allié des Hutus. Ainsi naîtra un mouvement de guérilla, sous l’autorité de Laurent Désiré Kabila, épaulé par les Tutsis du Rwanda et qui, parti du Kivu, parviendra à Kinshasa en mai 1997. Mais l’onde de choc du drame rwandais, se propage encore, puisque désormais, Laurent Désiré Kabila se rebelle contre ses anciens parrains. Cette Afrique des Grands Lacs demeure une zone conflictuelle particulièrement complexe. A un niveau d’affrontement local, ethnique, entre Tutsis et Hutus (eux même divisés en clans rivaux) se superposent des rivalités régionales entre l’Ouganda et le Rwanda. Puis entrent en scène sur ce brasier, des puissances occidentales, telles la France ou les Etats-Unis, agissant parfois de manière contradictoire. Mais devant ce déluge meurtrier, la passivité voire l’indolence des Nations-Unies conjuguées à l’hypocrisie des puissances occidentales ouvrent un débat concernant notre indifférence, l’un des visages de l’approbation.
Noires fureurs et Blancs menteurs s’attarde donc autour de la région des Grands Lacs, en décortiquant le mécanisme de domino enclenché depuis le début des années 1990. En effet, la guerre civile au Rwanda a constitué l’amorce d’un véritable cyclone tropical emportant le régime du président Habyarimana, précipitant le renversement du Maréchal Mobutu, enfin provoquant la fragmentation de ce sous-continent africain.
Cette région des Grands Lacs a été l’une des dernières à être découverte par les Européens, dans la seconde moitié du siècle dernier. La recherche des sources du Nil, anima l’enthousiasme des principaux explorateurs de l’époque (David Livingstone, John Rowlands dit Henry Stanley ou encore Savorgnan de Brazza). Cette expression Grands Lacs se réfère naturellement aux cinq principaux lacs (Tanganyika, Victoria, Kivu, Albert, Edouard, et Kyoga) dont la superficie totale dépasse 110.000 km2.
Longtemps symbole de l’aventure et de l’exploration coloniale et synonyme de rêve, cette région des Grands Lacs, évoque désormais la haine, la guerre et la désolation. Cinquante ans après l’horreur des camps d’extermination, un même mécanisme de haine, de sadisme et d’ignorance s’est de nouveau enclenché. Cinq années avant le troisième millénaire, le coeur de l’Afrique se trouve plongé dans les ténèbres de la barbarie. Jamais les systèmes de sécurité collective ne se sont à ce point révélés inefficaces rongés par l’hypocrisie individuelle. L’hécatombe du Rwanda a suscité dans l’ensemble une certaine indifférence. Les martyrs ont surtout bénéficié de l’indigence de l’actualité estivale. Le premier acte de cette tragédie se jouera dans la guerre civile rwandaise qui verra la victoire de la minorité tutsie en juillet 1994.
Puis, afin d’asseoir son pouvoir, cette dernière entendra renverser le régime zaïrois, déjà vermoulu, du président Mobutu, allié des Hutus. Ainsi naîtra un mouvement de guérilla, sous l’autorité de Laurent Désiré Kabila, épaulé par les Tutsis du Rwanda et qui, parti du Kivu, parviendra à Kinshasa en mai 1997. Mais l’onde de choc du drame rwandais, se propage encore, puisque désormais, Laurent Désiré Kabila se rebelle contre ses anciens parrains. Cette Afrique des Grands Lacs demeure une zone conflictuelle particulièrement complexe. A un niveau d’affrontement local, ethnique, entre Tutsis et Hutus (eux même divisés en clans rivaux) se superposent des rivalités régionales entre l’Ouganda et le Rwanda. Puis entrent en scène sur ce brasier, des puissances occidentales, telles la France ou les Etats-Unis, agissant parfois de manière contradictoire. Mais devant ce déluge meurtrier, la passivité voire l’indolence des Nations-Unies conjuguées à l’hypocrisie des puissances occidentales ouvrent un débat concernant notre indifférence, l’un des visages de l’approbation.