24 octobre 2006

A travers cet ouvrage, Laurent Léger emmène ses lecteurs dans le monde interlope des traficants et intermédiaires d'armes. L'auteur relate les différentes compromissions des pouvoirs politiques démocratiques avec ces milieux. Si l'auteur évoque la période contemporaine et notamment le contrat Safari en Arabie saoudite, il revient également sur des époques peu glorieuses, comme celle de l'Apartheid, quand l'Afrique du Sud pourtant soumise à des sanctions internationales recevait des armes de la France...
Un livre où la morale est la grande absente
Quelle que soit la guerre - civile, ethnique, internationale -, les trafics d'armes suscitent le fantasme. On les imagine s'opérant dans le plus grand secret. Il n'en est rien. Le business de la mort alimente les points chauds au vu et au su des gouvernements et de leurs services. D'Est en Ouest, du Nord au Sud, ce négoce lucratif sillonne la planète en toute tranquillité, ou presque. Un expert des services secrets le confesse dans le livre : " Si on le voulait, toutes les filières seraient stoppées en 18 mois. " Mais les enjeux sont trop importants. Jamais jusqu'alors un ouvrage n'avait exploré cette zone grise où les pays démocratiques fréquentent les trafiquants avec le plus grand cynisme, voire les utilisent. Sous couvert de lutter contre la prolifération des armes, nos Etats déversent eux-mêmes des kalachnikovs et autres fusils d'assaut sur les zones sensibles du globe. Participant ainsi à leur dissémination. Deux ans d'enquête en France et à l'étranger ont permis à Laurent Léger, documents à l'appui, de toucher du doigt l'ampleur des connexions entre trafiquants et services secrets. En exclusivité, certains marchands de mort ont même accepté de se confier, révélant le dessous des cartes de ces trafics macabres.