A l’aube du XXIème siècle, l’Australie reste confrontée à une donnée immuable, son isolement géographique et sa modeste population.
Shanghai et l’Australie ont une population comparable. Tout au long du XXème siècle, l’Australie a donné des gages d’allégeance aux États-Unis et aux Européens, en engageant ses hommes dans les deux guerres mondiales, en autorisant les Britanniques à effectuer leurs essais nucléaires dans le désert, puis en envoyant ses soldats servir au Vietnam.
En échange de cette loyauté, l’Australie attendait le soutien sans faille de ses alliés en cas de menace. Aujourd’hui dans la mondialisation, l’Australie aux antipodes se sent bien seule.
Fabrice Argounès offre ici un ouvrage synthétique et exhaustif, retraçant l'histoire de l'Australie, les paradoxes de cette nation et les fondements de sa politique étrangère.
Voici ce que l'auteur écrit :
L'Australie est une terre de paradoxes : gigantisme géographique et faiblesse démographique, superpuissance du Pacifique sud et nain géopolitique aux yeux du reste du monde. D'abord objet colonial original, cette nation est née d'une négation des droits fonciers aborigènes, puis a été destinée à recevoir des bagnards en provenance du Royaume-Uni. Mais le pays est parvenu à devenir une terre de prospérité, une démocratie libérale muant de manière radicale depuis quelques décennies, d'une société anglo-saxonne verrouillée à un multiculturalisme militant, mais toujours
fragilisé par les doutes de la nation. L'Australie s'interroge aujourd'hui sur son identité, sur fond de respect des droits fonciers, d'accueil des réfugiés, de guerre contre le terrorisme et des garanties d'un État de Droit. Le terrible attentat de Bali, en 2002, a projeté la nation australe au cœur des grands enjeux internationaux et des questionnements sur les menaces contemporaines. Canberra cherche une voie médiane entre le protecteur américain qui l'a entraîné dans la guerre en Irak et une nécessaire prise en compte des spécificités du Sud-Est asiatique, voisinage immédiat et espace d'instabilité. Au niveau international, l'Australie réussira-t-elle à exorciser ses peurs en s'intégrant complètement dans un espace asiatique qui représente son avenir, sans abandonner l'anglosphère et surtout en préservant un mythe national fort : celui du citoyen international exemplaire ?