L'Union indienne, comme le Pakistan malgré sa modification par l'émancipation en 1971 du Bengale oriental devenu Bengladesh, a fêté ses 60 ans. Sous cette apparente jeunesse, se retrouve un bouillonnement de civilisations, mais aussi de périls pour la stabilité mondiale. L'Asie du Sud s'articule autour de ces deux pays issus de la partition de 1947. Tous deux sont dotés d'armements nucléaires - en dehors des normes prévues par le Traité de non-prolifération de 1968, qu'ils ont l'un et l'autre refusé de signer. Tous deux sont adversaires pour ne pas dire ennemis. En 1949, 1965 et 1971, ils se sont livrés trois guerres, sans compter les escarmouches, comme celle de 1987, mais aussi celles de la période 1999-2002. Sur le pourtour des frontières, trois pays limitrophes déchirés par des guerres civiles, ethniques et religieuses : le Sri Lanka, le Bangladesh et la Birmanie, et un quatrième en proie au délire maoïste, le Népal. Pour compléter le voisinage : l'Iran islamiste et la Chine, encore officiellement communiste. Le premier s'acharne à se procurer un arsenal nucléaire illégal, la seconde consacre le profit de sa croissance économique effrénée à une croissance militaire et nucléaire sans égale. Chine et Inde se sont combattues en 1962 et leurs revendications de parcelles de territoires se poursuivent, mais sont heureusement traitées désormais au niveau diplomatique. L'Inde fut longtemps ignorée par l'Occident qui ne se souciait que de la Chine, partenaire d'une alliance à revers lors de la guerre froide, puis marché et industriel gigantesque de la mondialisation. Pourtant, l'Inde apparaît aujourd'hui comme un pivot essentiel de l'histoire asiatique et mondiale. La comprendre nécessite de plonger dans son histoire, depuis l'origine des nombreuses religions qui s'y mêlent, jusqu'aux péripéties qui ont fait d'elle une nation nucléaire.